Uber : une innovation dans le monde du transport
Il y a plus d’une dizaine d’années, une société appelée UberCab, renommée plus tard Uber, fait sensation à San Francisco. Il permet de héler une voiture, tel un taxi, via un smartphone. Depuis lors, la société connait un franc succès à travers le monde. Mais le chemin vers cette notoriété n’a pas toujours été une ligne droite. Retour sur ce success-story semé d’embûches.
Uber : de sa naissance à son extension à l’internationale
Comme toutes les startups à succès, Uber a aussi sa petite histoire, celui qui sera l’élément déclencheur de sa réussite. En 2008, les fondateurs, Garrett Camp et Travis Kalanick ainsi qu’Oscar Salazar se retrouvent à Paris pour assister au salon LeWeb. Ils souhaitaient se déplacer en taxi, mais avaient des difficultés à en trouver un. Ils constatent alors que réseau de taxi de la Ville Lumière, tout comme celui de San Francisco, n’arrive pas toujours à répondre aux besoins des consommateurs.
De retour au sein de la Silicon Valley, les amis ont eu l’idée de monter un service de chauffeur privé à la demande. Ils nomment leurs startups UberCab ou SuperTaxi en français, et raccourci Uber plus tard. Il faut pourtant attendre un an avant que l’application Uber soit lancée à San Francisco. L’application fonctionne sous Android et sous iOS. Le succès est rapidement au rendez-vous et les ambitions des fondateurs sont sans limites.
En décembre 2011, Travis Kalanick désire internationaliser Uber. Il souhaite étendre les services de l’application dans 25 villes hors des États-Unis, dont Paris. Pour mener à bien ces projets, Travis Kalanick fait le tour des investisseurs. Il réussit à faire une levée de fonds de 32 millions de dollars auprès de Goldman Sachs. C’est en 2011, lors du salon LeWeb qu’Uber annonce son lancement dans la capitale française.
Deux ans plus tard, en 2013, d’autres investisseurs s’intéressent à Uber et à son succès toujours grandissant. Google Ventures investit 258 millions de dollars dans la start-up. Depuis sa création, Uber a ainsi réussi à réunir un fonds de 2,7 milliards de dollars. Ces fonds aident l’entreprise californienne à étendre son service à travers le monde. En 2015, Uber propose ses services dans 253 villes de 51 pays du monde. L’entreprise lance aussi Pool, un service de course partagée. L’année suivante, Uber passe le cap des 300 villes et la fin de la même année, elle passe la barre du milliard de courses. En 2017, elle enregistre 5 milliards de courses
Uber et l’Uberisation : sujets à controverses
Le succès d’Uber est tel qu’il a donné naissance à un nouveau mot : ubérisation. Ce terme est actuellement utilisé pour désigner toute mise en relation directe par application mobile de fournisseurs de services et de biens et de clients. L’ubérisation fait aussi référence à l’économie du partage. Ce terme est aussi souvent utilisé de manière péjorative, surtout suite aux accusations de concurrence déloyales par les entreprises de VTC et les taxis parisiens. L’entreprise a fait l’objet de plusieurs plaintes enregistrées auprès du tribunal de grande instance. Cela a conduit à l’interdiction d’UberPop, le service d’Uber permettant aux particuliers de transporter des usagers, à Paris.
Les problèmes d’Uber ne s’arrêtent pas là. L’entreprise a été au centre de nombreux scandales comme l’utilisation d’un logiciel pour échapper aux autorités ou encore les suspicions de soupçons de corruption d’officiels étrangers. L’un des dirigeants, Travis Kalanick, est aussi accusé de sexisme et de harcèlement en 2017. Il y a aussi eu l’histoire du piratage de données personnelles que l’entreprise a caché pendant des mois. Tous ces scandales ont terni l’image de l’entreprise prospère et lui ont valu de nombreuses poursuites dans plusieurs pays du monde. En 2018, Waymo, la filiale de Google accuse aussi Uber d’avoir volé des secrets technologiques concernant la conduite autonome. Pour limiter au mieux les dégâts et éviter un énième procès, Uber a accepté de signer un accord amiable avec l’entreprise. Ces scandales à répétitions font peur aux investisseurs qui demandent notamment à Travis Kalanick de démissionner. Dara Khrosrowshahi, venue d’Expedia prend sa place.
Toutes ces dérives et un état financier pas très reluisant peuvent porter à croire qu’Uber vit ses derniers jours. Pourtant, tel un phœnix qui renait de ses cendres, l’entreprise continue à occuper une part importante du marché. Elle revendique plus de 75 millions de passagers, environ 3 millions de chauffeurs et pas moins de 10 milliards de courses réalisées dans 700 villes réparties dans 65 pays à travers le monde.
Uber : La diversification pour renaitre
Pour redorer son blason et mieux se positionner sur le marché, Uber n’hésite pas à investir dans d’autres modes de mobilités, moins sujets à la polémique, comme les vélos en libre-service et les trottinettes électriques. Elle touche aussi au transport de repas et de fret. L’entreprise ambitionne carrément d’être le nouvel Amazon du transport.
En 2019, Dara Khrosrowshahi annonce l’entrée d’Uber dans la bourse de Wall Street. Cette entrée en bourse n’a pourtant pas eu les résultats escomptés. Alors que les dirigeants estimaient avoir une valorisation de plus de 120 milliards de dollars, la valorisation n’a été que de 82 milliards de dollars, avec un prix de l’action fixé à 45 dollars.
Création | Mars 2009 |
Fondateurs | Travis Kalanick, Garrett Camp, Oscar Salazar |
Siège social | Californie (USA) |
Direction | Dara Khrosrowshahi (PDG) |
Domaine | Smart City |
Produits / Services | Transport de personnes |
Site web | https://www.uber.com/fr/fr/ |
Chiffre d’affaires | 11,3 milliards de dollars (2018) |